Les Français encore réfractaires pour placer leur argent en ligneMalgré que les avantages offerts par les acteurs du domaine semblent très attrayants (facilité de gestion en ligne et frais réduits entre autres), les Français restent très sceptiques vis-à-vis des solutions de placement de leurs épargnes en ligne. Plusieurs facteurs justifient cet état de choses.

Les arnaques sur le web sont très fréquentes

De nos jours, les arnaques en ligne sont monnaie courante. Malgré les dispositions prises par les acteurs pour sécuriser l’univers du web, les scammeurs (arnaqueurs en ligne) parviennent encore à attraper plusieurs personnes dans leurs pièges. Ceci n’est pas de nature à rassurer les internautes. Ces derniers restent ainsi très réticents à insérer leurs coordonnées bancaires sur un formulaire en ligne. En dehors de ce facteur, il y a également les publicités mensongères qui pullulent sur plusieurs pages. Entre les offres d’investissement à des taux faramineux et les promesses de gains énormes, les Français ont de plus en plus de raison d’être craintifs à propos des services financiers en ligne.

Un défaut de communication

La méconnaissance des services financiers via internet est également l’une des raisons de leur faible croissance. Une enquête publiée par le cabinet français Deloitte révèle ainsi que sur un effectif de 1 500 épargnants interrogés, seulement 400 personnes environ, affirment connaître les mécanismes de placement en ligne. Ce chiffre démontre que le public méconnaît encore beaucoup ce type de services. Le deuxième blocage ici concerne la notoriété des banques en ligne. La plupart d’entre elles n’ont en effet que quelques années d’existence. Ce qui n’est pas forcément de nature à rassurer les conservateurs. Le plus dur pour les fintech naissantes comme Nalo, Yomoni, Linxea ou encore Younited Credit, est d’arriver à se faire connaître et à s’imposer dans l’esprit du public, au même titre que les banques traditionnelles.

L’utilisation des robot-conseillers pourrait changer la donne

Il est clairement plus simple d’accéder à toutes les informations à propos de son profil emprunteur, d’avoir une simulation de prêt, de faire des prévisions d’investissement, etc. depuis son ordinateur ou son smartphone. Les robot-conseillers ont été développés pour permettre au grand public de gagner du temps et surtout de s’intéresser aux services financiers en ligne. Ils permettent aux utilisateurs d’obtenir directement des informations qui ne leur sont pas forcément fournies par les banques traditionnelles.

Mais bien que cette avancée soit spectaculaire, elle a toujours du mal à convaincre les épargnants. Céline Bonis, une spécialiste du domaine des fintech affirme ainsi que « ça ne va pas remplacer la gestion de fortune, mais sur l’épargne de masse, c’est un super outil ». L’impact de l’utilisation des robot-conseillers sur la digitalisation des marchés financiers pourrait également être freiné par les banques traditionnelles qui commencent à adopter le service pour automatiser une partie de leur relation clientèle. Les jeunes boites devront donc trouver un autre moyen pour attirer le public qu’elles visent. Décrocher des clients fortunés pourrait leur faciliter la tâche. Ceci pourrait en effet leur offrir un supplément de visibilité, en plus d’intéressants bénéfices.

Les prochaines années verront peut-être les épargnants français revoir leurs habitudes et s’orienter vers les solutions en ligne. Mais encore faut-il qu’un certain nombre de barrières évidentes soient levées.