Credit consommation en FranceMalgré une année 2016 particulièrement favorable à l’accès au crédit, grâce notamment à la chute des taux d’emprunt, les ménages français se sont visiblement montrés prudents, limitant leur recours au prêt bancaire. Fin 2016, les chiffres faisaient ainsi état d’un taux de détention de crédit de « seulement »  46,4%. 2017 devrait cependant connaître un plus grand engouement de la part des particuliers.

Une tendance qui perdure depuis la crise de 2008

Moins d’un ménage français sur deux détenait un crédit auprès d’une institution bancaire à fin 2016. C’est une statistique assez surprenante, mais qui reste dans la tendance de ces dernières années. En effet, depuis la crise financière, les ménages français ne semblent pas avoir retrouvé leur appétit pour le crédit. Passé en dessous de la barre des 50% en 2009, le taux de détention de crédit des ménages a progressivement régressé au cours des dernières années jusqu’aux 46,5% enregistrés en 2014. En 2016, il n’a donc que très peu reculé par rapport aux chiffres de l’année précédente, même s’il atteint là son niveau le plus bas depuis la fin des années 80.

La faute au crédit à la consommation

Alors que la chute drastique des taux a boosté les chiffres du crédit immobilier, ce sont les chiffres du crédit à la consommation qui ont visiblement tiré les statistiques vers le bas. Moins enclins à s’endetter pour les achats de consommation durable, les ménages français se sont en effet beaucoup moins servis du prêt personnel. Une tendance qui a par ailleurs été accentuée par un recul du niveau d’endettement vis-à-vis du cercle immédiat (famille et amis).

A l’opposé, le crédit immobilier a connu une année 2016 de tous les records, avec des encours de crédit atteignant quasiment les 1000 milliards d’euros à fin 2016. Se fixant ainsi à 30,7% de l’ensemble des encours, il connaît une évolution significative comparativement aux 30,2% de 2015. A titre indicatif, les encours de crédit conso pour 2016 ne dépassent pas les 140 milliards d’euros.

Des perspectives intéressantes pour 2017

Selon les résultats de différentes études sur le sujet, la tendance observée serait également liée à un changement du comportement des emprunteurs. Levant le pied sur le crédit renouvelable, les ménages français optent de moins en moins pour cette option pour des montants élevés à rembourser sur de longues durées. Un comportement plus « sain » qui fait écho à celui observé depuis déjà près de deux décennies chez les bénéficiaires de crédits immobiliers.

Ce changement observé dans le comportement des emprunteurs a une conséquence logique qui laisse présager d’une bonne reprise du marché des crédits à la consommation. En effet, bon nombre des personnes interrogées ont fait part de leurs intentions de souscrire, au cours de 2017, à un crédit dans les prochains mois, leur situation financière s’étant significativement améliorée.

Reste  à voir si les banques seront prêtes à les accompagner le moment venu, car c’est également là l’une des variables importantes de cette équation.