Crowlending en France se porte bienLes trois dernières années ont connu une croissance considérable du secteur du prêt des particuliers aux entreprises en France. Depuis 2014, les plateformes opérant dans cette nouvelle filière ont en effet parcouru un chemin énorme, instituant progressivement ce mode de financement comme une option fiable. 2016 plus particulièrement, s’est révélée une année charnière, comme en témoignent les chiffres réalisés par les principales fintechs françaises, portées par une évolution de la règlementation  et un intérêt croissant des investisseurs institutionnels pour ces nouvelles reines du crédit.

Des chiffres flatteurs

Parce qu’en finances, quelques chiffres valent tous les mots, commençons par un petit aperçu rapide des résultats enregistrés pour le compte de l’année écoulée. Particulièrement prolifique, 2016 a permis le financement de projets pour une valeur de 80 millions d’euros par le biais des plateformes de crowdlending françaises. Ce qui représente une progression de plus de 200% par rapport à l’année 2015. Mais 2016 a également été  l’année des grosses levées de fonds pour les acteurs du secteur. Gagnant en crédibilité et obtenant la confiance des investisseurs, les plateformes de crowdlending françaises ont en effet réussi à lever près de 100 millions d’euros rien que pour le compte de l’exercice précédent. Mais de tels chiffres n’ont pu être obtenus que grâce à une évolution de la réglementation en vigueur au cours de l’année.

De nouvelles règles qui favorisent l’essor du secteur

L’essor du secteur des prêts de particuliers constaté en 2016 n’a été rendu possible que grâce à l’évolution de la réglementation encadrant le crowdlending au cours de cette année. A ce titres, différentes mesures comme le relèvement des plafonds de montants que les particuliers peuvent investir, et la création de minibons ont joué un rôle majeur. Désormais, les particuliers ont en effet la possibilité d’investir jusqu’à 2 000 € pour un prêt rémunéré (au lieu de 1 000 € jusque-là) et jusqu’à 5 000 € pour un prêt non rémunéré (au lieu de 4 000 €). Applicable sur les plateformes n’ayant pas choisi le statut de CIP (conseiller en investissement participatif), cette mesure a fortement contribué aux résultats enregistrés l’année écoulée.

2016 a par ailleurs commencé avec l’entrée en vigueur d’une mesure autorisant la déduction des pertes en capital des intérêts futurs. Puis, quelques mois plus tard, le relèvement du seuil d’emprunt pour les plateformes ayant opté pour le statut de CIP à 2,5 millions d’euros a motivé plusieurs acteurs du secteur à demander ce statut. C’est le cas notamment de Unilend et Lendosphère qui seront suivis par d’autres plateformes dans les prochains mois.

Une plus grande crédibilité et un regain de confiance des investisseurs

Avec près de 100 millions d’euros levés auprès d’investisseurs institutionnels divers, les plateformes de crowdlending ont démontré leur bonne santé globale et ont su convaincre. Parmi les têtes de file, on retrouve Unilend qui a obtenu 2,5 millions d’euros de Next Alpha,  KissKissBankBank qui a levé 5,3 millions d’euros auprès d’Orange, Lendix qui a pu se faire accorder 12 millions d’euros, mais aussi le puissant Younited Credit qui, avec 15 millions d’euros levés en juillet 2016, tient le gouvernail.

2016 a par ailleurs été marqué par des collaborations importantes entre les investisseurs institutionnels et les plateformes de crowdlending. Plusieurs banques se sont prises au jeu en développant des campagnes avec ces nouveaux rois du crédit accessible à tous.

Des visées internationales qui se concrétisent

Enfin, 2016, c’est également l’année de l’internationalisation pour certains acteurs majeurs du secteur, comme Lendix et Younited Credit. Le premier a déjà ouvert son bureau espagnol et ne devrait pas tarder à finaliser l’installation de sa filiale italienne. Younited Credit a fait de même en commençant par l’Italie avant de poser, dans les mois à venir, ses valises sur la péninsule ibérique.

Des perspectives intéressantes pour le secteur 

2017 devrait se poursuivre dans la même tendance que celle de 2016, avec le développement de trois tendances essentielles à une véritable croissance du secteur. IL s’agit notamment du crowdlending étudiant, le développement du marché secondaire destiné à la revente de prêts et le développement des robots prêteurs.

En attendant, le crowdlending en France devrait continuer de gagner progressivement du terrain auprès des startups et des PME qui n’hésitent plus à faire recours à ce type de financements.