FRANÇOIS VILLEROY DE GALHAU, GOUVERNEUR DE LA BANQUE DE FRANCESelon les statistiques publiées par la Banque de France, entre 2016 et 2017, le nombre de dossiers déposés par les ménages français auprès des commissions de surendettement a baissé de près de 7 %. Cela représente environ 180 000 personnes en moins qui ont recours à l’institution pour les aider à sortir d’une mauvaise situation financière. Différents facteurs ont favorisé cette tendance qui se poursuit depuis 2014.

Le profil des personnes surendettées

Les études menées par la Banque de France ont démontré que les français surendettés sont pour la plupart des personnes vivant seules. 66,1 % d’entre elles sont célibataires, séparées, divorcées ou veuves. Une autre caractéristique commune aux personnes faisant face au surendettement concerne la propriété immobilière. En effet, 75 % des personnes concernées sont locataires, tandis que seuls 3,4 % sont propriétaires. Aussi, 27 % d’entre elles n’ont pas d’emploi et un ménage surendetté sur deux ne dispose d’aucune ressource financière pour faire face au remboursement de leurs dettes.

Un recul entamé depuis 2014

Au cours des années 2000, le taux de surendettement était relativement stable. Mais la crise financière que le monde a connue entre 2007 et 2008 a engendré une augmentation de 30 % sur la période allant de 2007 à 2011. Puis vers 2014, la situation a connu une impressionnante amélioration. Une étude réalisée par la Banque de France a en effet révélé une baisse de 13 % du nombre de personnes surendettées sur la période allant de 2014 à 2017. Le nombre de crédits à la consommation impliqués dans les cas de surendettement a, pour sa part, baissé de 30 % sur la période allant de 2012 à 2017, tandis que celui impliquant les crédits renouvelables a baissé de 42 %.

Les facteurs à l’origine de la baisse

Au cours des années qui ont suivi la crise financière, la législation en matière de crédit a beaucoup évolué. Il y a eu notamment le vote de la loi Lagarde en 2010 qui a permet à un emprunteur de choisir un assureur autre que celui qui lui est proposé par sa banque. Plus tard en 2015, cette disposition a été renforcée par le vote de la loi Hamon qui permet maintenant aux emprunteurs de résilier leur contrat d’assurance dès que la première année d’adhésion est passée. Ces deux lois ont fortement encadré la pratique des organismes de crédit les obligeant à être plus souples sur les termes et conditions appliqués aux emprunteurs. Il faut par ailleurs noter une baisse importante des taux d’intérêt appliqués sur les emprunts en raison de l’arrivée de nouveaux acteurs sur le marché et de la forte concurrence qui en a découlé.

Le rachat de crédit, une solution de plus en plus exploitée

Grâce aux différentes mesures légales et à l’évolution du marché, les emprunteurs sont logiquement moins exposés au surendettement. De plus, dans les cas où ces derniers font face à plusieurs obligations, ils peuvent recourir à un rachat de crédit, une solution efficace qui permet de réunir ses crédits en un seul, et de bénéficier d’un échéancier de remboursement plus souple.

En somme, le marché du crédit est très attractif actuellement. De plus, les probabilités de se retrouver en situation de surendettement sont moins élevées que par le passé. C’est donc vraisemblablement une période idéale souscrire à un emprunt et réaliser ses projets.