Désamour des Français pour le Livret ALes dernières données publiées par la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) le 22 juillet dernier révèlent assez clairement l’impopularité du Livret A auprès des Français. La solution classique d’épargne a en effet enregistré des chiffres très bas pour ce qui concerne les dépôts effectués au cours des six premiers mois de 2014.

Les chiffres du Livret A

Les chiffres fournis par le CDC font état d’un montant total de 2,28 milliards d’euros collectés sur les livrets A français pour le compte du premier semestre 2014. Comparées aux chiffres de l’année dernière pour la même période, ces données révèlent une forte baisse des dépôts sur les livrets A. En effet, le premier semestre 2013, quoique fortement impacté par la crise, avait enregistré 15,15 milliards d’euros de dépôt pour la solution d’épargne défiscalisée. Une chute raide de près de 80 % qui semble traduire un certain désamour des français pour cette solution d’épargne. Pour aller un peu plus loin, les données publiées par la CDC permettent de constater que cette chute s’est progressivement accentuée au fil des mois, avec notamment 130 millions d’euros retirés des livrets A pour le mois de juin, contre 90 millions pour mai.
Mais comment comprendre ces chiffres ?

L’analyse

Avant toute conclusion, il est important de prendre en compte le fait que depuis le 1er janvier 2013, le second relèvement du plafond du livret (fixé à 22 950 euros) avait déjà contribué à diminuer le niveau de collecte sur ce produit. Cependant, l’accentuation connue dans les mois suivants trouve ses origines dans des facteurs économiques bien plus communs. Dans ce cadre, on évoquera la grande morosité de l’environnement économique national de ces deux dernières années qui contraint les ménages à solliciter de façon plus régulière leur épargne afin de faire face à leurs besoins courants : impôts, désendettement et même consommation. Les dépôts sont donc moins fréquents et moins importants tandis que les retraits sont beaucoup plus fréquents et plus importants.

Par ailleurs, le livret A semble subir de plein fouet la concurrence imposée par les autres produits d’épargne et les solutions de placement pour particuliers. C’est le cas notamment des livrets bancaires et de l’assurance vie qui semblent trouver un écho de plus en plus favorable auprès des épargnants français. Comment se présentent donc l’avenir du livret A sur les prochains mois.

Les perspectives

Tout porte à croire que le livret A n’est pas vraiment au bout de ses peines. En effet, la baisse prochaine de la rémunération (de 1,25 à 1%) sur le livret A et le LDD (livret de développement durable), risque bien d’accentuer le désaveu observé pour ces produits d’épargne. Avec cette réforme prévue pour le 1er Août, le second semestre 2014 s’annonce donc peu reluisant et il y a de fortes chances que cette tendance baissière s’accentue. Mais jusqu’où le niveau de collecte de l’épargne mobilisée risque-t-il de  dégringoler ?  Difficile de se prononcer à ce sujet. Mais des records de non-intérêt pour le livret A risquent bien de tomber.