Stephane Richard PDG d'Orange BankC’est désormais officiel, Orange Bank a franchi le cap des 100 000 clients seulement 4 mois après son lancement. L’annonce a été faite le 21 février par le PDG du groupe Orange, Stéphane Richard, à l’occasion de la présentation des résultats de la société pour le compte de l’année écoulée. Mais derrière ce résultat, se cachent de lourds investissements dans la publicité.

D’importants avantages offerts au client dès le début

Dès le lancement de son offre, Orange Bank n’a pas lésiné sur les moyens pour attirer son public cible. La banque mobile de l’opérateur téléphonique offre en effet à chaque ouverture de compte, 40 euros pour les clients Sosh et Orange, ainsi que 80 à 160 euros pour toute acquisition d’un iPhone ou encore contre une (nouvelle) souscription sur 2 ans à un forfait Play ou Jet.  Une stratégie commerciale qui a visiblement porté ses fruits.

Des pertes opérationnelles impressionnantes

Cependant, tous les avantages commerciaux offerts ont bien évidemment un coût pour l’opérateur français. À cela s’ajoutent des pertes importantes dues à l’acquisition de Groupama Banque en 2016. En effet, cette société fait partie de celles qui ont été touchées par la crise des subprimes en 2008. Cela lui a valu des poursuites judiciaires dans plusieurs pays, dont la France. Tous ces facteurs combinés ont rallongé les coûts opérationnels d’Orange Bank. Les pertes actuelles sont évaluées à plus de 93 millions d’euros. Toutefois, le groupe Orange reste à flot. Il a réalisé un chiffre d’affaires global de 41,1 milliards d’euros pour le compte de l’année 2017, soit un accroissement de 1,2 % par rapport à l’année précédente. De plus, pour la première fois depuis la crise de 2008, le chiffre d’affaires du groupe en France a connu une progression de 0,6 %.

Pas mal, mais mon bien que certains concurrents

Les 100 000 clients mobilisés par la banque mobile d’Orange en seulement quelques mois d’activité peuvent paraître impressionnants, comparés aux performances de certains de ses concurrents français Il avait en effet fallu à Hello Bank, un peu plus d’un an et demi pour atteindre ce niveau après son lancement en 2013. Mais le contexte n’était clairement pas le même. A l’heure actuelle, le fort essor connu par les néo-banques et l’évolution des habitudes de la clientèle sont des facteurs particulièrement favorables. Pour preuve, sur la même période, N26 (une néo-banque allemande) et Revolut (une néo-banque britannique) ont connu 200 000 ouvertures de compte supplémentaires. Et cela, sans avoir investi autant dans la publicité et la communication.

Une situation toujours sous contrôle

Mais pour les dirigeants d’Orange Bank, les pertes enregistrées au cours des premiers mois d’activité n’est pas vraiment une surprise. Conscients du fait que leur nouvelle offre n’allait pas être automatiquement rentable, ces derniers avaient anticipé une perte d’environ 100 millions d’euros. Ils prévoient la rentabiliser d’ici 5 ans avec un objectif de 2 millions de clients dans 10 ans. Au total, 500 millions d’euros d’investissement sont prévus pour le développement de l’activité. Ces chiffres et prévisions optimistes ont par ailleurs motivé le conseil d’administration à reconduire Stéphane Richard à la tête du groupe pour un 3ème mandat.