A la découverte de SoFi, la nouvelle plateforme de prêt en ligne «pour les riches » qui cartonne aux Etats-Unis

Sofi, FinTech pour le credit aux High Earners, Not Rich YetAprès le Lending Club, qui a inspiré beaucoup de modèles dans le monde, dont notre Younited Credit national, le monde de la FinTech américaine observe aujourd’hui la croissance fulgurante d’une nouvelle licorne du secteur financier. Partie d’une plateforme de crowdlending pur un public bien défini, SoFi est en effet en train de devenir un véritable monstre tentaculaire aux ambitions gargantuesques.

Une stratégie très ciblée qui paye

Tandis que la plupart des organismes de crédit et des nouvelles start-ups de l’univers de la FinTech développent leur discours commercial autour d’une plus grande accessibilité du crédit, ciblant ainsi un public aussi large que possible, SoFi développe une stratégie assez différente. En effet, dès son lancement, la start-up fondée en 2011 par quatre anciens étudiants de la prestigieuse Université de Stanford, s’est définie une cible initiale bien précise : des anciens étudiants d’écoles et universités prestigieuses américaines exprimant des besoins de financement dans leurs premiers pas dans la vie active. Une cible qu’elle a progressivement fait évoluer au fil des années, mais tout en restant dans une logique bien précise : financer uniquement des personnes fortement solvables justifiant de revenus relativement élevés.

Les composants de cette clientèle au très fort potentiel de croissance aux Etats-Unis, SoFi les appelle les « Henry’s » : High Earners, Not Rich Yet ; ce qui signifie littéralement, les personnes aisées, mais pas encore riches. De façon concrète, il s’agit d’individus justifiant de revenus annuels de plus de 170 000 $ et fortement solvables. Seuls les meilleurs profils emprunteurs sont donc retenus sur la base d’un mécanisme d’évaluation bien rôdé. Cette clientèle, la start-up l’entretient et la « cultive » à travers différentes actions de fidélisation et de créations d’opportunités, comme des événements de networking, des ateliers ou encore des conseils de carrière. Aujourd’hui, la start-up en compte déjà plus de 350 000 actifs, pour une cible potentielle évaluée à plusieurs dizaines de millions d’américains.

Du refinancement de prêts étudiants à une banque en ligne à part entière

Partie initialement comme une plateforme de crowdenling pour les anciens étudiants d’universités prestigieuses, SoFi s’est rapidement diversifié en proposant des crédits immobiliers, puis des crédits à la consommation, avant de s’étendre à la gestion de fortune, et finalement à l’assurance vie. Réussissant ainsi une énorme progression en quelques années, la start-up s’est offerte Zenbanx, pionnier de la banque mobile, pour la bagatelle de 100 millions de dollars. Avec cette fusion-acquisition, elle ambitionne de proposer de nouveaux services « plus classiques » à ses clients, comme les paiements, les virements, l’épargne, à travers des comptes bancaires mobiles, notamment. Une demande d’agrément a d’ailleurs déjà été déposée dans ce sens en vue d’implantation prochaine dans l’Utah.

Soutenue dans sa stratégie par des géants comme SoftBank, la start-up a déjà levé 1,9 milliards de dollars pour réaliser ses ambitions. Des fonds qui lui ont permis de consentir déjà plus de 20 milliards d’euros de prêts depuis sa création. Ses arguments : des taux d’intérêts plus avantageux que ses concurrents et un mécanisme de titrisation lui permettant de financer elle-même ses clients.

Un nouveau modèle de Fintech ?

Bien entendu, du côté des grands groupes bancaires, la rapide croissance et les ambitions de SoFi inquiètent. Ceci d’autant plus que l’actuelle cinquième licorne de l’univers de la Fintech pourrait bien faire des émules sur cette niche particulièrement prometteuse.