Le Compte-Nickel passe sous l'escarcelle de BNP ParibasIl y a quelques jours, BNP Paribas a annoncé le rachat de la quasi-totalité des parts du capital de la Financière des Paiements (FPE), maison mère du Compte-Nickel. Une opération inédite qui suit, quasiment un an après, celle du rachat de la fintech allemande Fidor par le groupe BPCE. Elle devrait elle-même être suivie, dans les prochains mois, de plusieurs autres prises de participations et d’actions d’envergure des grands groupes bancaires classiques en réponse à la nouvelle concurrence de taille que représentent les fintechs.

Un marché arrivé à maturité

Créant une importante concurrence sur le marché de la collecte de l’épargne et du crédit, les nouvelles start-ups spécialisées dans la finance ont progressivement contraint les grands groupes à s’intéresser de près à leur croissance et à leurs activités. Au cours des dernières années, les démarches des banques classiques à leur endroit se sont ainsi beaucoup plus structurées, à travers des prises de participation, encore souvent minoritaires certes, et le développement d’incubateurs. Puis l’été dernier, face au développement fulgurant de Fidor, BPCE a ouvert le bal des rachats en acquérant la majeure partie des parts de la fintech allemande. Aujourd’hui, la démarche de BNP Paribas, qui vient d’acquérir 95% de la Financière des Paiements (FPE), faisant passer le Compte-Nickel sous son giron par la même occasion, sonne donc définitivement l’offensive des grands groupes bancaires traditionnels sur un marché de la fintech en pleine ébullition.

Un mélange des genres pour une concurrence plus forte que jamais

Si elles ont quelque peu traîné le pas jusque-là, les banques classiques ne semblent plus  vraiment avoir d’autre choix que de réagir efficacement face à un secteur en perpétuelle évolution dans lequel plusieurs grands groupes, pas forcément du secteur bancaire, s’impliquent de plus en plus. Orange a par exemple déjà annoncé le lancement à la mi-mai, de son offre de banque mobile.  De même, les géants de la grande distribution sont entrés dans la danse et développent différentes solutions de paiements à l’intention d’une clientèle déjà bien existante. C’est le cas notamment de Carrefour qui commercialise déjà des comptes courants dans son réseau, mais aussi d’Auchan et de Leclerc qui, à travers leurs filiales respectives (Oney et Banque Edel), développent différentes solutions novatrices de paiement. Ces différentes actions donnent une nouvelle dimension au système bancaire, avec des concurrents de taille pour les groupes classiques.

Manger pour ne pas se faire manger

Si les banques françaises étaient restées jusque-là très prudentes dans leurs diverses démarches à l’endroit des fintechs, force est de constater que les prises de participations minoritaires et le développement d’incubateurs (comme le Fintech Accelerator de L’Atelier de BNP Paribas, le B612 développé par la Caisse d’Epargne Rhône-Alpes ou encore le Village by CA du Crédit Agricole) ne sont plus forcément des formules envisageables. Dans les mois à venir, plusieurs d’entre elles devraient donc plutôt emboîter le pas au Crédit Mutuel Arkéa qui fait partie des tout premiers à s’être mouillé en prenant des parts dans l’actuel Younited Crédit (ex-Prêt d’Union) dès 2011, puis dans l’agrégateur Linxo l’année suivante, avant de reprendre, en 2015, 86% des parts de Leetchi, la célèbre cagnotte en ligne.