L’épargne, cette partie des recettes mise de côté par les ménages à différentes fins, a longtemps été un poste relativement important dans le budget des ménages français. Malheureusement, depuis quelques années, force est de constater que les français sont de moins en moins enclin à alimenter cette rubrique.
Epargne en baisse : De 2 000 à 1 190 euros
2 000 euros : c’est le montant moyen de l’épargne annuelle des ménages français constaté entre 2003 et 2007. Mais, suite à la crise européenne de 2008, ce montant et passé, depuis 2012, à une moyenne de 1 190 euros. Ce qui représente une chute de 40,5%. De cette statistique, on peut également déduire que les foyers français ont mis de côté à peu près 1,8 % de leurs revenus moyens ces dernières années, contre 4 % sur la période 2003-2007.
Une donnée bifactorielle
Ce ralentissement de l’épargne constatée en chiffres, trouve ses causes dans deux principaux facteurs. Tout d’abord, les Français semblent avoir moins épargné au cours des dernières années pour la simple raison que leurs revenus ne se sont pas améliorés. Cette absence d’augmentation de revenus fait face à une augmentation du coût de la vie. L’autre facteur, qui découle quelque peu du premier, est le faible intérêt de l’épargne. En effet, les faibles taux de rémunération proposés par les banques sur les produits de livret d’épargne (le Livret A notamment), rendent ceux-ci logiquement moins attractifs pour les ménages.
Investir, une option de plus en plus privilégiée
A défaut de pouvoir bénéficier de rendements intéressants sur leur épargne, de plus en plus de français s’orientent vers le placement. A ce jeu, plutôt que d’opter pour des dépôts rémunérés, les français penchent beaucoup plus pour l’investissement immobilier. Le nombre d’achats immobiliers a ainsi doublé au cours des dernières années. Par ailleurs, tout en restant sceptiques face au risque, les Français sont de plus en plus nombreux à opter pour les portefeuilles en bourse. On constate d’ailleurs que les établissements bancaires portent une attention particulière aux offres de placements boursiers et autres financements. Ces derniers présentent des rapports plus profitables pour les ménages. En attendant, les Français préfèrent consommer plus qu’ils n’économisent afin de renouveler la plupart du temps leurs biens d’équipement.
Et dans le reste de l’Europe ?
Si la baisse de l’épargne est généralisée un peu partout en Europe, ce n’est pas du tout le cas en Allemagne qui fait office de bon élève sur ce plan. Avec une croissance d’environ 33% sur les dernières années (2012-2017), l’épargne allemande semble être en parfaite santé. Mais si les Allemands sont les champions européens de l’épargne, ils ne bénéficient pas pour autant des rendements les plus intéressants de la zone euro. Sur ce plan, ce sont en effet les Finlandais qui sont en tête de liste, avec taux de rendement de 6,6%, inflation déduite. C’est bien au-dessus des 3,8% offerts aux français.