En réalité, la vraie source du problème est l’actuelle situation de l’emploi qui devient de plus en plus précaire. Normalement 20 à 30% des consommateurs sont exclus du crédit à la consommation. Au premier trimestre de cette année, seulement 38% des jeunes employés sont en CDI contre 83% en CDD. Cette situation, un peu critique, pousse les établissements du crédit à la consommation à changer leur offre. Et il faut dire qu’ils s’y mettent tous. Le groupe Banque Populaire renouvellera ainsi son offre à partir de février 2014 en élargissant ses critères d’éligibilité comme l’avait fait remarquer César Lengellé, le responsable de l’offre crédit de la banque. Pour ce faire, le groupe Banque Populaire compte saisir la période travaillée d’une personne en CDD afin de pouvoir calculer ses droits au chômage ainsi que ses revenus à venir. De cette manière, le taux du crédit ne sera pas trop exorbitant. De même pour Crédit Agricole Consumer Finance qui est la filiale de la Banque verte, le groupe propose également des financements pour les personnes employées en CDD. Le cas de CETELEM est un peu différent puisque cela fait déjà deux ans que son offre de prêt aux CDD a été lancée. Avec un taux de 8,9%, légèrement supérieur à celui de l’offre de crédit aux CDI, CETELEM avait souligné que ce genre d’offre spécialement proposé aux jeunes était un acte très responsable. Cependant, elle reste à discuter puisque pour cette année, par exemple, il y avait seulement 6000 prêts pour 25 millions d’euros. Pour Isabelle Chevelard, les jeunes ne sont pas encore habitués à contracter un crédit.
La plupart des crédits empruntés chez CETELEM portent par conséquent à l’ « utile » notamment au financement d’un achat d’une voiture qui va servir à aller travailler. Il y a des risques chez les clients en CDD dont le coût est chiffré 30% supérieur à ceux qui sont en CDI. CETELEM a donc décidé de proposer à ses clients un service gratuit d’aide au retour à l’emploi dès février 2014. Accorder des crédits aux jeunes qui commencent à travailler en CDD reste un sujet sensible au sein des établissements d’octroi de crédits. Cependant, il existe de grandes sociétés comme la Banque Postale ou encore Franfinance qui ont eu beaucoup d’expériences sur cette pratique. La Société Générale était, par exemple, depuis des années, en partenariat avec le Fonds d’action sociale du travail intérimaire. Depuis tout ce temps, elle a pour habitude de filtrer l’éligibilité de ses clients et d’intégrer son offre par rapport à cela.