Prêt d’Union, la plateforme traditionnelle permettant aux investisseurs particuliers et institutionnels de financer des crédits à la consommation, change désormais de dimension. La « fintech » est en effet en pleine négociation afin d’accueillir dans ses rangs un nouvel investisseur de choix : Eurazeo.
Un poids lourd pour l’apport en capital
Lancé seulement en 2009 par Charles Egly et Geoffroy Guigou, le site de crédit en ligne Prêt d’Union suscite déjà l’intérêt de plusieurs mastodontes de la finance française et européenne. L’un d’entre eux s’est cependant beaucoup avancé au cours des dernières semaines. Il s’agit d’Eurazeo qui a clairement notifié son désir d’acquérir une part, minoritaire certes, du capital de la plateforme spécialisée dans le prêt entre particuliers. Les termes de la transaction sont soumis à des autorisations règlementaires et restent pour l’instant inconnus du grand public. Cependant, l’on apprend déjà que du côté d’Eurazeo, l’investissement se fera au travers d’un portefeuille dédié à ce genre d’actions. Il s’agit de celui d’Eurazeo Croissance, dont les fonds servent à la transformation numérique de la marque. Récemment, l’entreprise s’est davantage concentrée sur les opérations d’investissements minoritaires. Elle a tout de même pris le soin de négocier des accords de gouvernance afin de maintenir auprès des sociétés dans lesquelles elle investit, un certain pouvoir de décision.
La passe de quatre pour Prêt d’union
L’intégration d’Eurazeo au capital de Prêt d’Union apportera indubitablement une évolution importante pour ce dernier. En effet, la plateforme qui affiche,depuis sa création, un cumul de 182 millions d’euros de crédits accordés aux particuliers va boucler avec ce nouvel investissement, un quatrième essor de capital en quatre ans.
Eurazeo, pour rentrer dans la cour des grands
Malgré ces avancées non négligeables, l’apport en capital d’Eurazeo pourrait constituer un tournant décisif pour la croissance de Prêt d’Union. L’entreprise pourrait en effet finalement s’implanter en Europe du Sud, un territoire qui lui reste jusque-là étranger. Pour un tel projet, il ne fait aucun doute que les dirigeants de la « fintech » arriveront à susciter une nouvelle fois l’intérêt de leurs investisseurs qui se sont montrés très coopératifs jusqu’à présent. Cependant, pour l’instant, Prêt d’Union se situe encore bien loin de son modèle américain Lending Club auquel il s’identifie sans ambages. Il faut dire qu’en décembre dernier à Wall Street, la plateforme américaine a réalisé un véritable coup d’éclat en signant une levée de fonds de 870 millions de dollars. Bien qu’il soit encore tôt pour le certifier, Prêt d’Union semble quand même sur la bonne voie pour connaitre un succès digne de son modèle américain.