Pour ne pas avoir respecté strictement certaines règles en rapport avec l’exercice de son activité, Younited Credit (anciennement Prêt d’Union) s’est vue rappeler à l’ordre par l’AMF. Conformément à un accord signé en octobre dernier par les deux entités, la jeune fintech s’est engagée, dans ce cadre, à payer la somme de 150 000 € au Trésor Public français.
Une mise en garde de l’autorité des marchés financiers
Seule entreprise française autorisée par l’Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution (ACPR) à exercer dans le secteur des prêts entre particuliers hors du circuit bancaire classique, Younited Credit incarne assez bien la réussite de la fintech tricolore. A l’image du Lending Club aux Etats-Unis, cette jeune entreprise lancée en 2009 réussit en effet à gravir progressivement les différents échelons, s’imposant peu à peu sur l’ensemble du marché européen. Mais si l’entreprise enchaîne les bons résultats et que ses voyants semblent être au vert, le spécialiste du crowdlending est entré dans le collimateur de l’Autorité de régulation nationale en raison de procédures et de pratiques jugées inadéquates. Cette dernière n’a pas tardé à recadrer la jeune fintech.
Une mauvaise catégorisation de la clientèle
Le principal grief reproché par l’AMF à l’ex-Prêt d’Union concerne la catégorisation de clientèle opérée par la fintech jusqu’à 2015. En effet, selon l’AMF, le site de crowdlending n’aurait pas catégorisé de façon rigoureuse, une partie de sa clientèle. Selon les enquêtes menées par le régulateur, une petite partie des souscripteurs de Younited Credit se serait systématiquement enregistré en qualité de client professionnel sur option en raison d’un formulaire d’entrée en contact n’offrant pas d’autre alternative. Un mode opératoire qui, comme l’a rappelé l’AMF à travers un communiqué publié sur son site, est contraire aux dispositions réglementaires régissant l’activité de Younited Credit. Précisons toutefois que les faits incriminés remontent à avant 2015, et que la clientèle concernée ne représentait alors que 2% l’encours au moment de l’enquête de l’AMF. La fintech assure par ailleurs avoir régularisé le problème depuis juillet 2015 avec la mise à disposition de nouveaux formulaires d’inscription.
Un discours commercial pas assez clair
L’AMF a également reproché à Younited Credit de ne pas être assez explicite dans le libellé de ses différents services, de leurs conditions d’accès et des différentes informations fournies à sa clientèle. Selon le régulateur, certains supports de communication de la fintech ne contenaient en effet pas toutes les données nécessaires pour éviter toute mauvaise interprétation et pour protéger les intérêts de ses clients.
Des parts de FCT commercialisées à des « novices »
Enfin, le troisième grief objet du rappel à l’ordre de Younited Credit concerne la commercialisation de parts de fonds commun de titrisation à des clients qui ne maîtrisaient visiblement pas tous les contours de ce type de produit financier, car n’étant pas des professionnels en la matière. Cela met en doute la capacité de décision de ces investisseurs et va donc à l’encontre des dispositions réglementaires imposées à la fintech dans l’exercice de ses activités.
Younited Credit s’en sort toutefois plutôt bien, puisqu’en dehors des 150 000 € d’amende, l’entreprise n’encourt aucune sanction de la part de l’Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution.