Les banquent imposent le credit renouvelable selon UFC Que ChoisirLe recours au crédit renouvelable a été, nous le savons tous, limité depuis que la Loi Lagarde a été mise en vigueur en 2010. Or, on vient de dévoiler que certaines banques sont arrivées à transgresser cette loi en imposant carrément le crédit renouvelable à leurs clients, ceci, via leur carte bancaire : un fait que l’UFC-Que Choisir condamne fermement en montrant du doigt autant les banques que la Loi Lagarde elle-même.

Les informations proviennent de RMC. Plusieurs banques, mais aussi la Caisse d’Épargne et encore le Crédit Agricole imposent d’office à leurs clients le crédit renouvelable ou crédit revolving, un acte qui fait qu’ils sont arrivés à contourner la Loi Lagarde limitant le recours à ce type de crédit depuis 2010. Pour ce faire, ils imposent à leurs clients l’utilisation d’une carte bancaire « double option » qui est procurée lorsque ces clients réalisent un renouvellement de leur moyen de paiement. Cette carte bancaire est ainsi à double usage : soit pour payer comme le ferait une carte ordinaire, soit pour payer à crédit. Ce deuxième mode de paiement est celui qui nous intéresse. Pour pouvoir le faire, le client est ainsi d’office, souscrit à un crédit revolving dont le taux d’intérêt va jusqu’à 19%. Non seulement ces banques réalisent beaucoup d’intérêts, mais cette pratique est tout sauf légale. Entrée en vigueur le 1er mai 2011, la Loi Lagarde a eu beaucoup d’impact sur de nombreux acteurs du crédit. Que ce soient les emprunteurs ou les prêteurs ou même les intermédiaires, tous ont eu droit à certains changements. Cette Loi se résume par certaines réformes mettant en place quelques mesures qui visent à réglementer certains problèmes de crédit. Elle a pour principal objectif de limiter le surendettement dans l’hexagone. Visant tout particulièrement le crédit renouvelable qui est la principale cause du surendettement, la Loi Lagarde impose aux prêteurs d’informer leurs clients des risques encourus par le crédit contracté ainsi que des conditions de crédit.

Or, les banques qui forcent leurs clients au crédit revolving n’informent même pas ces derniers sur les conditions ni même les risques pour ce genre de crédit. Ce qui est illégal aux yeux de la loi. Chaque année, l’association UFC-Que Choisir reçoit un nombre considérable de plaintes venant de ces clients qui dévoilent que leurs banques leur donnent une carte à double option même s’ils n’en ont pas demandé. Dès que la carte expire, la banque la remplace immédiatement par une nouvelle carte avec une option « crédit ».

 

Maxime Chipov qui est un chargé de mission à l’UFC-Que Choisir dénonce cette pratique parce qu’elle serait la source d’une future situation de surendettement, parce que les clients ne sont même pas informés de la manière dont la carte fonctionne. C’est aussi, et c’est le moins qu’on puisse dire, une atteinte au droit du client. Pour cette association, il s’agit surtout d’une mauvaise foi de la banque qui voudrait à tout prix combler le vide ou le manque à gagner entraîné par la Loi Lagarde en termes de crédit revolving. Autrement dit, c’est aussi cette Loi qui a incité les banques à agir ainsi, à imposer directement à leurs clients de faire du crédit alors qu’avant, ces derniers devaient d’abord passer par un quelconque établissement de crédit. Ce n’est pas la première fois que UFC Que Choisir montre au créneau pour dénoncer les dérives de certains magasins ou banques comme nous l’avons souligne dans un de nos papiers du 26 avril dernier sous le titre « UFC-Que Choisir dénoncent les dérives du crédit conso » qui concernait les magasins ne respectant pas la loi Lagarde.