Pret d'Union : à la conquête de l'EuropeA peine trois ans après son lancement, Prêt d’Union a déjà permis à des milliers de ménages français d’obtenir un total de plus de 200 millions d’euros de crédit. L’héritier de l’illustre « Lending Club » américain a déjà réussi un positionnement intéressant, serait-on donc  tenté de dire. Mais c’est sans compter avec l’ambition de la plateforme de crowdfunding (la seule au monde reconnue comme établissement de crédit) qui souhaite s’ouvrir à l’international notamment dans toute l’Europe continentale. Pour cela, la startup française Prêt d’Union a réalisé début juillet, une levée de fonds de 31 millions d’euros auprès d’investisseurs nationaux. Et oui ! Alors qu’on aurait pu penser à un financement venu de l’étranger, la fintech a réussi à réaliser son augmentation de capital auprès d’investisseurs français. Il s’agit d’Eurazeo, de Kernel Investissements (17 millions à eux deux) et des actionnaires traditionnels à hauteur des 14 millions restants : Crédit Mutuel Arkea, AG2R la Mondiale, Weber Investissements, Kima Ventures et Schibsted. Pour Virginie Morgon, Directrice Générale d’Eurazeo, cet investissement est le gage d’une participation à l’économie collaborative de demain.

200 millions en 4 ans au bénéfice des ménages

Entre Lending Club et Prêt d’Union, on ne peut s’empêcher d’établir un lien de filiation à la seule différence que la plateforme américaine est désormais leader mondial du prêt entre particuliers. Pour justifier ce lien, deux terminologies sont employées : le ‘’peer-to-peer lending’’, ‘’online lending’’. La deuxième semble néanmoins la plus appropriée. Mais ce que ces deux entreprises ont de commun, c’est avant tout que leurs investisseurs-prêteurs sont à la fois des personnes physiques et morales (sociétés de gestion de fortunes familiales, fonds de retraite, etc).
Quant aux emprunteurs, ce sont des ménages français qui sollicitent des emprunts de 3000 à 40000 euros afin de couvrir différentes charges : acheter une nouvelle voiture, réhabiliter la maison ou payer les études universitaires des enfants. Les prêts à eux consentis s’étalent généralement sur des périodes allant de 2 à 5 ans, selon les montants et les cas. La bonne nouvelle, c’est que comparativement aux offres des autres institutions de crédit du marché, ces prêts sont assortis des taux d’intérêt les plus bas. Il faut compter entre 3,4 et 6,65% plus 1,8% pour les frais de dossier.

Cela résume un peu le crédo de Prêt d’Union : de meilleurs taux et un service toujours plus efficace. Quatre ans après son lancement, on peut dire que ce crédo en a séduit plus d’un puisqu’avec 200 millions d’euros alloués aux ménages, la plateforme a doublé chaque année son volume de crédits.

De nombreuses perspectives d’expansion

Prêt d’Union a mis en place un modèle économique qui lui permet de se rémunérer sur la base des commissions payées par les emprunteurs, mais aussi sur les frais de gestion facturés aux investisseurs-prêteurs. D’après les prévisions internes, la startup devrait à ce rythme atteindre l’équilibre financier à la fin du premier semestre de 2016. Pour réaliser cet objectif, la fintech ambitionne d’élargir des effectifs dans les mois à venir avec pas moins de 40 recrutements.

Pour Charles Egly, co-fondateur de Prêt d’Union, il est temps que la startup dévoile ses potentialités au monde entier. La première étape de cette internationalisation sera l’Italie en 2016.