Offres de crédit frauduleuses et autres arnaques financières : plus d’1 milliard d’euros escroqués aux épargnants français en deux ans

Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), le gendarme des arnaques financièresEntre juin 2017 et juin 2019, les particuliers français se sont vus dépouiller de plus d’1 milliard d’euros dans le cadre de diverses arnaques financières. C’est ce qu’ont révélé ce 17 septembre, le Parquet de Paris, l’AMF et l’ACPR.

Réunis au Tribunal de Paris dans le cadre d’une étude sur les impacts et l’évolution de ces formes de délinquance, les représentants des trois institutions ont, une nouvelle fois, tiré la sonnette d’alarme et appelé les épargnants français à plus de vigilance.

De nouvelles formes d’arnaques financières

Cela fait maintenant plus de trois ans que l’AMF, le gendarme français des marchés financiers, et l’ACPR, celui des banques et des assurances, sont entrés en guerre ouverte contre les arnaques financières qui font des ravages chez un nombre croissant de Français. A l’origine, les deux institutions avaient tout particulièrement attiré l’attention du public sur les offres de crédit et d’investissement frauduleuses, avec en ligne de mire, de nombreux sites de trading, de MLM et de prêts fictifs. Mais leurs actions préventives n’ont vraisemblablement pas eu l’effet escompté.

Depuis lors, les arnaqueurs semblent avoir revu et affiné leurs stratégies. Selon les résultats des analyses et enquêtes menées, les épargnants sont désormais leurs cibles privilégiées. En effet, mettant en avant des produits aux taux attractifs et décrits comme innovants, tels que les terres rares, les crypto-devises, les grands crus, les cheptels ou encore le diamant, ces arnaqueurs sont parvenus, au cours de ces dernières années, à faire tomber dans leurs pièges, de nombreux épargnants souvent en quête de taux d’intérêts plus rémunérateurs que ceux offerts par exemple par un Livret A.

Des méthodes de plus en plus élaborées

Au fil du temps, les escrocs ont beaucoup fait évoluer leurs modes opératoires qui sont cependant, toujours basés sur les mêmes techniques qu’il y a quelques années. En règle générale, des publicités et messages ciblés sont envoyés à la victime. Après avoir fourni son contact téléphonique, cette dernière est contactée par un conseiller qui lui propose un nouveau support d’investissement ou un placement « novateur », avec la promesse d’un niveau de rémunération particulièrement alléchant. L’arnaqueur va ensuite procéder à l’ouverture d’un compte personnel au particulier grâce auquel ce dernier est censé pouvoir suivre l’évolution de son placement en temps réel et de façon totalement personnalisée.

En règle générale, l’investissement de départ demandé est relativement faible afin de mettre en confiance le nouvel investisseur. Bien évidemment, ce premier investissement est présenté comme gagnant afin d’encourager la victime à miser encore et encore plus. Tout semble donc aller pour le mieux jusqu’au jour où l’investisseur souhaite jouir de ses « bénéfices ». Il se retrouve alors face à un mur, avec des conseillers injoignables ou qui le font tourner en rond jusqu’à disparaitre complètement. Certains arnaqueurs poussent le vice jusqu’à recontacter leur victime et à leur soutirer à nouveau de l’argent contre de nouvelles promesses de remboursement.

Malheureusement pour les épargnants français victimes de ces arnaqueurs, les fonds collectées par ces procédés ne transitent que quelques jours par des comptes européens. Il devient ensuite quasiment impossible de les tracer et encore moins de les récupérer.

Les retraités particulièrement exposés

S’il n’y a pas de profil type de victimes de ces escroqueries financières, les séniors sont clairement les plus touchés. 65% des victimes recensées ont en effet plus de 50 ans. Compte tenu du fait qu’elles disposent généralement de plus d’épargne, les personnes de 60 ans et plus sont considérées comme les plus vulnérables.