Le Haut Conseil de Stabilité Financière met en garde contre les crédits immobiliersComme on pouvait s’y attendre, les taux d’intérêt incroyablement bas pratiqués par les banques et l’allègement des conditions d’accès aux crédits ont dopé les chiffres de l’encours de crédits immobiliers aux particuliers sur le plan national.

Selon les dernières statistiques de la Banque de France, ce chiffre aurait passé assez largement la barre symbolique des 1 000 milliards € à fin juillet 2019. Un état de choses qui ne laisse pas indifférents les analystes qui en appellent à la vigilance.

Crédit conso et crédit immo concernés

Les chiffres officiels rendus publics il y a quelques jours confirment l’ambiance ressentie au cours de ces derniers mois. Ils font en effet clairement état d’une croissance fulgurante du nombre de bénéficiaires de crédits bancaires, et par la même occasion, de l’encours global des crédits aux particuliers. A la fin juillet 2019, ce montant qui représente, en quelque sorte, la dette globale des ménages vis-à-vis des banques et organismes de crédit, s’élevait à 1 269 milliards €.

Ce montant est en hausse de 6,4% par rapport à l’année dernière à la même période. Ce total concerne aussi bien les crédits à la consommation que les crédits immobiliers. Toutefois, ce sont ces derniers qui contribuent le plus à sa réalisation, avec un total de 1 049 milliards €. Cela représente près de 83% du total, très loin devant les 185 milliards d’euros liés aux crédits conso. Comparativement à l’année dernière, on constate également une hausse de 6,5%.

Le crédit immobilier, nouveau produit d’appel ?

Avec la chute des taux d’intérêts qui ont atteint un niveau historiquement bas, nombreuses sont les banques qui mettent désormais en avant leur offre de crédit immobilier afin d’attirer toujours plus de clients, notamment dans le rang des primo-accédants. Parce qu’en plus de ces taux attractifs, on observe chez de plus en plus d’établissements bancaires, un assouplissement des conditions d’octroi de ce type de prêts.

Mieux, les exigences en matière d’apport personnel sont également amoindries pour le plus grand bonheur des demandeurs qui y voient une occasion unique pour financer à moindre cout, leurs divers projets. Du côté des emprunteurs déjà engagés dans le remboursement de leur prêt immobilier, les possibilités de renégociation pèsent également dans la balance.

Le HCSF appelle à la vigilance

A l’analyse de ces chiffres et du contexte actuel, le Haut Conseil de Stabilité Financière se montre plutôt vigilant. En effet, pour l’institution, les tendances actuelles pourraient contribuer à fragiliser les banques dans le cas où les taux pratiqués par la BCE venaient à remonter.

Beaucoup d’analystes évoquent par ailleurs la crainte d’une nouvelle bulle immobilière dont l’éclatement pourrait être une véritable catastrophe, aussi bien pour les banques que pour les emprunteurs. Mais tout cela reste un risque mineur. A l’heure actuelle, les taux sur le crédit immobilier sur 10 ans sont en effet carrément négatifs (0,22%).