Rapport de la Banque de france sur l'état du surendettement des français en 2019Depuis 2014, les Français sont de moins en moins surendettés. En 2018, les commissions de la Banque de France ont enregistré une baisse de 10 % par rapport à l’année précédente et de 29 % par rapport à 2014. Les statistiques publiées en janvier 2020 révèlent que la même tendance a été observée sur l’année 2019. Le nombre de dossiers de surendettement soumis a baissé de 12 %, soit 38 % par rapport en 2014. Toutefois, les couches les plus touchées sont toujours les mêmes.

 

Les résultats d’une lutte de 30 ans

En 2019, les commissions de surendettement ont enregistré 81 000 nouveaux dossiers de surendettement avec un total de six milliards d’euros. Cela représente une baisse de 8 % sur 12 mois. De plus, le nombre de primo dépôts est maintenant inférieur à celui enregistré en 1990 en France. Cette situation est le résultat de plus de 30 ans de lutte contre le surendettement avec notamment, l’adoption de la loi Lagarde en 2010 et de la loi Hamon en 2014.

Ces dispositions légales ont permis de réduire considérablement le surendettement lié aux crédits à la consommation. Le volume des dettes conso a connu une baisse de 47 % en 8 ans, soit près de 2 milliards. De plus, 25 % des dossiers déposés devant les commissions ne comprennent pas de crédit à la consommation. Grâce à une surveillance étroite des institutions de régulation, le nombre de personnes ayant redéposé un dossier de surendettement à la Banque de France a aussi fortement diminué.

 

Les profils des personnes en situation de vulnérabilité

Les individus présentant une situation sociale fragile sont toujours les plus touchés par le surendettement. Les femmes sont les plus concernées en raison de revenus généralement inférieurs à ceux des hommes. Elles représentent plus de 55 % des personnes surendettées. La séparation des couples est aussi un facteur qui augmente le risque de surendettement.

Les familles monoparentales comptent pour 21 % des individus surendettés. Précisons également que de nombreux ménages sont en difficultés financières, mais n’osent pas déposer un dossier de surendettement. Il s’agit entre autres des personnes exerçant une profession libérale, des autoentrepreneurs, des micro-entrepreneurs, des ouvriers, des employés, etc. Les ménages composés d’un salarié et d’un travailleur indépendant sont également concernés. Beaucoup n’osent pas se déclarer en raison de la lourde procédure judiciaire nécessaire pour le « Rétablissement professionnel » du travailleur indépendant.

 

Les points conseil budget : un relais de l’État auprès des ménages

Depuis 2016, le gouvernement a mis en place les Points Conseil Budget (PCB), des structures d’accueil qui accompagnent les individus et ménages ayant des difficultés budgétaires. Ces structures les aident à mieux harmoniser leurs ressources et leurs dépenses afin d’éviter le fichage au FICP. Les PCB sont sous la tutelle du ministère des Solidarités et de la Santé. Sur le terrain, ils travaillent avec des associations locales et des organismes financiers tels que Crésus, le Crédit municipal de Paris, les unions départementales des associations familiales, etc. Avant la fin de l’année 2020, 250 nouveaux PCB seront labellisés sur l’ensemble du territoire national avec l’appui de la Banque de France pour une meilleure éducation financière.