Comme chacun sait dans le domaine, les taux d’emprunts immobiliers ont chuté de manière drastique au cours des dernières années. Mais alors que cette situation pourrait représenter une bonne aubaine pour les demandeurs de crédit, force est de constater que certaines institutions financières tendent à rendre le processus d’obtention de crédit plus difficile.
Il est question de se mettre au niveau de la concurrence, notamment en augmentant légèrement les chiffres et en exigeant des dossiers très pointus.
Des dossiers plus difficiles à constituer pour certains profils
Le durcissement des conditions n’affecte pas la totalité des emprunteurs. Les concernés sont essentiellement les prêts à très long terme et/ou les activités dont les revenus ne sont pas substantiels. Les banques se montrent très exigeantes sur l’apport à l’épargne, et les acheteurs en primo-accession se retrouvent donc quelque peu en désavantage. Ces remarques sont le fruit de nombreuses enquêtes, dont celle menée chez les agents courtiers de Vousfinancer. Il en est ressorti qu’environ 95% de ses agents ont ressenti ce durcissement. Ce chiffre est bien supérieur aux 64% déjà notés en octobre 2018.
De façon plus précise, les profils d’emprunteurs considérés par les banques comme les moins rentables ou les plus risqués pour les banques sont essentiellement ceux nécessitant des financements à 110%, c’est-à-dire ceux incluant l’ensemble des frais en sus du prix du bien, ainsi que les demandeurs disposant de revenus inférieurs à 30 000 euros par an.
Les taux vont-ils regrimper en masse ?
Il y a un autre facteur qui pourrait bien expliquer le fait que les banques aient commencé à durcir les formalités d’obtention de crédit. La chute des taux sur les prêts immobiliers a en effet entrainé une grosse vague de renégociations de prêts. Ces dernières se font directement ou sous forme de rachat anticipé par des banques concurrentes. Cela s’explique par le fait que de plus en plus d’emprunteurs souhaitent profiter de l’occasion pour obtenir des conditions de crédit plus avantageuses. Chose qui n’arrange pas spécialement les institutions financières.
La compagnie Le Partenaire a ainsi enregistré 21% de demandes de renégociations en octobre 2019. Pour la Directrice commerciale Fabienne Laborde, cet état de choses pourrait beaucoup impacter les résultats annuels des banques, à l’inverse des courtiers qui profitent tout particulièrement de cette situation.
La question qui se pose dès lors est celle de savoir si les banques vont prendre des contre-mesures comme la hausse des taux. Si l’on en croit certains analystes, cela devrait arriver dès 2020. Pour les professionnels du métier, une remontée de 0,10 à 0,30% des taux devrait permettre de faciliter l’accès au crédit, tout en permettant aux emprunteurs continuer à bénéficier de taux avantageux.