Les contrats de prêt immobilier connaîtront quelques modifications majeures dès le début de l’année 2018. Suite à une ordonnance présentée par le Ministre de l’Economie Bruno Lemaire, les emprunteurs ne seront plus désormais obligés de domicilier leur revenu dans la banque qui leur octroie le crédit. La suppression de cette obligation qui devrait contribuer à des taux de crédit plus compétitifs, devrait cependant se heurter à une réévaluation globale à la hausse des taux pratiqués actuellement, ainsi qu’à d’autres réalités structurelles.
Une légère augmentation des taux de crédit dès 2018
De l’avis de nombreux experts, les taux actuels du crédit immobilier connaitront une légère hausse en 2018. Même si les clients vont pouvoir encore profiter de taux globalement très bas, une hausse moyenne de 0,2 point des taux d’intérêt est à prévoir, avec pour conséquence, une hausse d’environ 1% sur les coûts globaux sur le plan national. Notons que la France a connu une faiblesse historique des taux de crédit ces dernières années. Allant de pair avec des conditions de prêt remarquablement avantageuses, elle a poussé beaucoup de personnes vers le prêt immobilier. Selon certaines estimations, cette hausse devrait exclure du marché 3% des emprunteurs, particulièrement les plus modestes.
Application et impact de la nouvelle ordonnance du Ministère de l’Economie
Les banques amenaient jusqu’à présent tous ceux qui contractent un prêt immobilier dans leur établissement à y domicilier leur salaire ou divers revenus sur une durée indéterminée avant de conclure le contrat. Le Ministre de l’Economie Bruno Lemaire a présenté une nouvelle réforme publiée le samedi 3 juin 2017, qui supprime à partir du 1er Janvier 2018 cette clause d’entrée sur tous les nouveaux contrats. La durée de domiciliation ne devra désormais pas excéder 10 ans et les banques sont obligées de proposer des réductions de frais bancaires, des taux préférentiels, ou d’autres avantages spécifiques à tout client qui domicilie ses revenus dans leurs établissements. La banque peut cependant retirer les avantages au client si ce dernier ne respecte pas ses engagements, mais elle doit les lui conserver définitivement si au contraire il décide volontairement de dépasser le délai prévu par la clause.
Cette nouvelle inscription légale garantit la protection des clients et vient mettre un terme à un flou juridique vieux de plusieurs années. Elle n’a cependant pas encore d’impact clairement déterminé sur l’équilibre de l’offre et de la demande sur le marché de l’immobilier dans l’hexagone, ce qui devrait maintenir encore quelques années les prix d’acquisition relativement hauts.
Les conséquences d’une offre immobilière limitée
Au vu des bonnes conditions de crédit ces dernières années, nombreux sont les particuliers qui ont opté pour un crédit immobilier afin de devenir propriétaire. Le nombre d’acquéreurs et de demandeurs a ainsi fortement grimpé, créant un fort déséquilibre en raison d’une offre limitée. Ce déséquilibre entre l’offre et la demande tire les prix vers le haut, et donne plus de marges aux vendeurs, d’autant que de plus en plus de clients ne négocient même plus afin de s’assure de devenir propriétaires.
Cependant, avec l’augmentation des taux du crédit immobilier, on pourrait assister en 2018 à une chute des demandes de prêt, et donc à une baisse de la demande en biens immobiliers. Ce qui pourrait impliquer, mais uniquement sur le long terme, une légère chute du niveau des prix sur le marché. La corrélation entre ses différents facteurs est vraisemblablement loin de se stabiliser.