Les banques en ligne face à la nouvelle donne des FintechsApparus dans le courant des années 2000, les pionniers de la banque en ligne font aujourd’hui face à une arrivée massive de nouveaux établissements bancaires à fort potentiel que sont les start-ups financières, ou néo-banques. Ces dernières font bouger les lignes et obligent leurs doyennes du secteur à réajuster leur position sur le marché. Etat des lieux des banques en ligne historiques face à la nouvelle donne.

Les premières banques en ligne, rattrapées par les banques traditionnelles

La plupart ont démarré en tant que courtiers en ligne avant de se transformer en établissements bancaires sur internet. Il s’agit de Boursorama, Fortunéo, ainsi que de nombreuses autres banques en ligne qui se sont lancées dans les années 2000 avec comme principal argument de vente d’offrir les mêmes services que les banques traditionnelles, avec une plus large accessibilité et des prix plus attractifs. Très vite, les anciennes banques se sont rendues compte de la menace que ces nouveaux acteurs représentent. Elles se sont donc lancées dans le rachat des plus importantes d’entre elles, et dans la création de leur propre filiale en ligne. Boursorama a ainsi été racheté par Société Générale, Fortunéo par Crédit Mutuel Arkéa, pendant que BNP Paribas lançait Hello Bank son propre service en ligne, et Crédit Agricole, de son côté accouchait de BforBank.

A l’heure actuelle, Boursorama est la première banque en ligne française, avec un nombre de clients estimé à 1,2 million, juste devant le Néerlandais ING Direct. Cependant, comme le rappelle la cabine de notation S&P Global Ratings, même si tous les grands groupes bancaires sont désormais présents en ligne, « leur base de clientèle reste encore relativement peu significative ». Et ce n’est pas parti pour s’arranger. En effet, face à l’arrivée de nouveaux acteurs proposant des services globalement plus attrayants, la bataille s’annonce rude pour les pionniers de la banque en ligne, qui devront, s’ils veulent rentabiliser, s’adapter à la nouvelle donne.

L’entrée en jeu de nouveaux disrupteurs du marché bancaire

Une multitude d’offres de services bancaires sont désormais disponibles en ligne. Le géant opérateur mobile Orange a récemment lancé sa filiale bancaire Orange Bank, une banque 100% mobile accessible en ligne via son application pour smartphone. Elle ambitionne séduire d’ici 10 ans, 2 millions de clients fixes. Mais Orange Bank n’est pas la première à venir révolutionner le milieu dans ce sens. D’autres start-up sont en effet présentes sur le marché des fintech depuis quelques années et font beaucoup bouger les choses. Il s’agit par exemple de N26, Revolut, Qonto, ainsi que Younited Credit qui occupent déjà une part importante du marché national. Tous ces nouveaux acteurs proposent des services révolutionnaires à des prix relativement plus bas que ceux des anciennes banques en ligne, et se font du profit en priorisant le mobile désormais présent dans le quotidien de tous les français.

Benjamin Belais, responsable de Revolut en France, estime que les anciennes banques en ligne manquent encore de modernité, et n’hésite pas à les classer parmi les banques traditionnelles comme BNP Paribas et Société Générale. Ringardisées par les nouveaux acteurs qui misent tout sur la technologie, elles doivent impérativement revoir leurs stratégies au risque de ne jamais atteindre leurs objectifs de rentabilité minimum. En face, les nouvelles fintech grossissent à vue d’œil, engrangeant des parts de marché et des bénéfices conséquents.