C’est une affaire assez peu commune qu’ont dû traiter les magistrats du tribunal de Bar-le-Duc, la semaine dernière. Il s’agit en effet de l’histoire d’une jeune femme qui a fini par découvrir que sa belle-sœur a usurpé son identité pour obtenir un crédit de 30 000 € en son nom ; un crédit non remboursé de surcroît.
Un stratagème audacieux
Bien que surprenante, cette histoire pourrait être celle de n’importe qui, et révèle la simplicité déconcertante avec laquelle notre entourage peut nous nuire. Tout commence en septembre 2016 lorsque la mise en cause, employée dans une grande entreprise française nationale et mère de deux enfants, ouvre un compte bancaire en ligne au nom de sa belle-sœur. Ayant accès à tous les documents personnels de cette dernière, elle les photographie et s’en sert pour demander un crédit en ligne de 30 000 €. L’adresse fournie étant celle de ses beaux-parents, elle programme un renvoi de courrier afin que sa belle-sœur ne découvre pas l’affaire. La machine ainsi mise en marche permet à la faussaire de bénéficier tranquillement des fonds et d’en disposer jusqu’à ce que la banque en ligne finisse par fermer le compte, faute de remboursement dudit crédit. La belle-sœur de l’usurpatrice découvre ainsi finalement l’escroquerie sans pour autant savoir, dans un premier temps, que le coupable est l’une de ses proches. Après une plainte déposée en décembre, l’arnaqueuse a finalement été dévoilée.
Un prêt pour en rembourser un autre
Devant les juges, la mise en cause a reconnu les faits qui lui sont reprochés tout en affirmant qu’elle s’est laissé prendre dans un engrenage. Déclarant qu’elle n’avait pas eu le choix, elle a expliqué qu’elle avait eu peur de perdre sa maison en raison d’un précédent emprunt immobilier souscrit pour l’une de ses deux maisons. Des explications que l’accusation n’a pas hésité à qualifier de légères, tout en relevant le caractère prémédité de cette escroquerie et la minutie avec laquelle toute l’opération a été menée. Insistant sur le préjudice subi par la victime, le procureur de la République et l’avocat de la partie civile ont requis une sanction exemplaire.
8 mois avec sursis
Au terme des débats, les juges ont condamné l’accusée à une peine de 8 mois de prison avec sursis. La jeune femme qui a déjà dû mettre en vente l’une de ses deux maisons afin de faire face à ses dettes, devra rembourser intégralement le montant de l’emprunt plus les intérêts à la banque prêteuse (soit un total de 32 190 €). A cela s’ajoute le paiement d’un montant symbolique de 500 € à la victime, sa belle-sœur, au titre du préjudice subi par cette dernière.