Credit immobilier en hausse en FranceAvec une progression nette de 3 % sur un an, le crédit immobilier a le vent en poupe en France. Pour le crédit de trésorerie par contre, les choses vont moins bien avec des taux toujours moins attractifs.

Les dernières statistiques de la Banque de France publiées fin août sont claires : le crédit connaît de beaux jours en France. En effet, avec plus de 1 010 milliards d’euros, le niveau des encours de crédit des particuliers affiche une progression de 3 % en comparaison des chiffres de l’année dernière à la même période. Une tendance qui rappelle un peu l’évolution de la dette publique française qui a récemment franchi la fameuse barre des 2 000 milliards de dollars. Les particuliers français seraient-ils donc un peu à l’image du pays ?

En tout cas, tout porte à croire que c’est le cas quand il s’agit d’acquérir leur chez-soi. Car la véritable tendance qui ressort de ces statistiques est celle liée à la progression de l’encours sur les crédits immobiliers. En effet, avec 828 milliards d’euros, l’encours de crédit immobilier représente plus de 80 % des 1 010 milliards d’euros totaux. Un montant qui s’inscrit lui aussi dans une dynamique de progression constatée sur les 3-4 dernières années, et qui ne semble pas prête de s’arrêter. À l’inverse, les crédits de trésorerie (prêts personnels, découverts, et crédit-bail) semblent plutôt en perte de vitesse. La toute petite progression constatée fin juillet a en effet été suivie d’une baisse de 0,2 % sur un an pour la fin août.

Les causes de ce contraste

Voilà déjà plusieurs années que s’observe ce petit contraste entre la progression de crédit immobilier et du crédit de trésorerie. En effet, depuis la crise immobilière des années 90 et l’augmentation des prix du logement, le crédit immobilier a trouvé auprès des particuliers français, un public sans cesse croissant. Il en aurait d’ailleurs difficilement pu être autrement. Durant les années 2000, l’encours de crédit immobilier a donc connu une progression bien plus importante que l’encours de crédit de trésorerie. Ce dernier a en effet également progressé de façon régulière, mais de façon très modérée durant la décennie 2000. Une progression qui a par ailleurs été réellement freinée depuis 2010.

En plus de la hausse des prix de l’immobilier, le crédit logement a également été bien porté par les taux d’intérêt plutôt intéressants proposés par les institutions bancaires. En toile de fond, les baisses successives des taux directeurs de la BCE ont encouragé les particuliers à souscrire à des crédits immobiliers avec d’intéressantes conditions de base et de tout aussi intéressantes options de renégociation. À l’heure actuelle, les taux proposés ont atteint leurs plus bas niveaux depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, tournant autour des 2,9 %. Pendant ce temps, le crédit de trésorerie est beaucoup moins attractif avec des taux qui sont de nouveau à la hausse. Les taux du  crédit à la consommation connaissent en effet une progression de 9 points de base, se fixant à 5,41 %. Quant aux découverts, la progression de 25 points de base enregistrée sur leurs taux d’intérêt (actuellement fixés à 7,69 %) n’est pas forcément de nature à vraiment attirer la clientèle.