Les prêts bancaires semblent être de moins en moins accessibles aux personnes du troisième âge en Belgique. De plus en plus de retraités dont les revenus se limitent à leur pension essuient en effet auprès de leurs banques de nombreux revers dans leurs tentatives d’accès au crédit à la consommation. Une situation que les séniors trouvent révoltante.
Discrimination financière
Octogénaire à la retraite, Daniel Mollet fait partie des séniors qui ont récemment été victimes de cette nouvelle forme de discrimination financière. Voulant renouveler sa carte de crédit, il a essuyé un refus pur et simple de sa banque. En cause : son âge trop avancé. Selon les propos du Directeur marketing de sa banque, leurs clients seraient en effet déjà privilégiés par rapport à ceux des autres établissements bancaires qui limitent normalement l’accès à ce type de services aux personnes de moins de 70 ans.
Le même phénomène s’observe de plus en plus avec étonnement dans les magasins et grandes surfaces. En effet, si beaucoup de ces enseignes proposent des options de paiement sur plusieurs fois, très peu, sinon aucune, d’entre elles ne semble disposée à accorder cette facilité aux personnes du troisième âge. Dans ce cadre, l’histoire de madame Paule Berger est assez révélatrice de la marginalisation dont sont de plus en plus victimes les séniors dans les circuits financiers. En dépit de sa carte de fidélité qui lui offrait la possibilité de payer en trois fois, cette retraitée belge a été empêchée par son supermarché habituel d’acquérir le lave-linge avec cette facilité de caisse. Comme Daniel Mollet, son âge avancé était en cause. En guise d’explication, la responsable de la caisse lui fit comprendre que l’achat à crédit n’était pas accessible aux personnes âgées de plus de 75 ans. S’indignant, madame Berger crie à la discrimination.
Pas de loi pour empêcher le refus de crédit aux séniors
Malheureusement, aucune disposition légale ne semble permettre d’empêcher de telles pratiques discriminatoires. Le droit belge confère en effet au prêteur le droit de définir en toute liberté les conditions d’octroi de ses prêts. Quoique consciente de ce cadre législatif défavorable, l’association des consommateurs nourrit la ferme ambition d’obtenir une décision juridique permettant d’assimiler de telles pratiques à de la discrimination.
Mais pour l’heure, la justice belge n’a encore jamais été saisie d’une telle affaire. Aucune requête dans ce sens n’a en effet jusqu’à présent été enregistrée devant ses tribunaux. Chose plutôt logique en fait, puisque réunir des preuves indiscutables de discrimination dans ce type d’affaires est loin d’être simple. Il faut en effet remarquer que les auteurs de telles pratiques n’affichent nulle part des conditions d’âge excluant les séniors. C’est donc dans une réelle impasse que se trouvent aujourd’hui les séniors belges.