Moody’s prévoit de bonnes conditions de crédit pour 2018Le jeudi 16 novembre 2017, Moody’s Investors Service a annoncé pour l’année 2018 une poursuite de l’amélioration des conditions de crédits dans le monde. Selon l’agence de notation de crédit de la société Moody’s corporation, cette prévision s’explique par « une forte croissance qui l’emporte sur la montée des risques pour la stabilité financière comme sur les incertitudes politiques et géopolitiques« . Toutefois, certains détails méritent une attention particulière.

Un faible taux de défaut en comparaison des années antérieures

Le taux de défaut est un ratio calculant le non paiement des échéances d’un emprunt. Il peut également se calculer par emprunt pour les prêteurs. Ainsi, si cinq emprunts n’ont pas été remboursés sur un total de 100 crédits, le taux de défaut est de 5%. Plus ce taux est élevé, moins la banque dispose donc de dépôts pour financer d’autres emprunts. Cela implique dans le futur, des conditions de crédit plus corsées pour plus de rentabilité.  Les banques affinent donc, sur cette base, leur capacité à étudier une demande de crédit.

Dans son rapport d’étude, Moody’s Investors Service a fait état d’un contexte globalement favorable aux divers remboursements de crédits durant l’année prochaine. Le modèle de prédiction de l’agence préfigure un taux de défaut de seulement 1,8%. Ce dernier, considérablement inférieur aux 2,6% de 2017 et aux 4,5% de 2016, présage une meilleure rentabilité pour les banques et plus de fonds disponibles pour l’octroi de futurs crédits. Ces meilleures conditions de crédit ont été également confirmées par la BCE dans son dernier rapport trimestriel de l’année 2017. Ceci s’explique aussi par les meilleures croissances économiques qui s’annoncent.

3,2% de croissance pour les économies du G20 en 2018

Comparativement aux prévisions de 3,1% en 2017 et 2,5% en 2016, Moody’s Investors Service a annoncé une croissance économique en hausse pour les pays du G20 en 2018. L’agence de notation prévoit en effet une croissance de 3,2% pour les 20 premières économies mondiales. La croissance économique des pays développés sera notamment renforcée par des politiques monétaires conciliantes, mais également par un faible impact négatif des politiques budgétaires et un sentiment général résilient. Les économies des pays émergents seront quant à elles renforcées par « les politiques centrées sur la croissance en Chine, la stabilité des prix des matières premières et la reprise du commerce international« .

Cette bonne atmosphère économique présente cependant quelques couacs dans certains pays. C’est le cas du Royaume-Uni qui sera confronté à des difficultés dues à l’incertitude sur le Brexit qui peut être un réel frein à sa croissance économique. La situation politique interne au Brésil, en Turquie et en Afrique du Sud ralentiront également les performances économiques de ces pays.

Quelques incertitudes sur les marchés du crédit

Après plusieurs années avec plus d’abaissements des notes que de relèvements, Moody’s Investors Service a mentionné 2017 dans son rapport d’étude comme l’année durant laquelle les perspectives observées ont été des plus stables depuis la crise financière, ceci aussi bien dans le crédit « corporate » que le secteur bancaire ou parmi les émetteurs souverains. Néanmoins, l’agence a averti sur le risque d’un resserrement des politiques monétaires expansionnistes dans les économies avancées qui peut faire peser de nouvelles incertitudes sur les marchés du crédit. Dans le secteur bancaire, poursuit Moody’s, « les perspectives les plus défavorables concernent l’Amérique latine, la Communauté des Etats indépendants (CEI) et l’Asie-Pacifique ».