Depuis le début de l’année en cours, les personnes ayant souscrits à un crédit bancaire ont la possibilité de changer de contrat d’assurance emprunteur à chaque date anniversaire, à condition bien sûr de respecter quelques conditions de base. Cependant, cette mesure validée par le Conseil Constitutionnel n’est logiquement pas du goût des banques, qui jusque-là, faisaient des assurances de prêts leur chasse gardée.
Un produit particulièrement rentable pour les banques
Pour faire face à la concurrence et obtenir le maximum de clients, les banques traditionnelles sont prêtes à baisser les taux appliqués sur les crédits qu’ils octroient. En fonction des critères comme l’âge, la situation professionnelle et le niveau de revenus, certaines proposent même des taux inférieurs à 1 %. Afin de continuer à réaliser des bénéfices, elles se rabattaient jusque-là sur les primes d’assurances qu’elles facturaient en sus. Sur la base du profil de l’assuré, de son état de santé, de son mode de vie (fumeur ou non-fumeur, etc.) ou encore du niveau de risque présenté par sa profession, ces dernières appliquent des taux très élevés qui, généralement, alourdissent considérablement le coût de revient de l’opération pour l’emprunteur.
Les assureurs, premiers bénéficiaires de la nouvelle loi
La nouvelle loi Sapin a fortement modifié la configuration du marché de l’assurance emprunteur, et ce sont les assureurs qui s’en frottent les mains. Faisant valoir ses prérogatives et le jeu de la concurrence, nombreux sont en effet les bénéficiaires de crédit qui ont décidé d’opter pour une délégation d’assurance. Selon les statistiques, à l’issue du premier trimestre de l’année en cours, les banques ont enregistré une perte qui s’élève à plus de 300 millions d’euros de contrats. À cette allure, ce chiffre pourrait passer à 1,2 milliard d’euros avant la fin de l’année. Une nouvelle manne dont les assureurs ne vont sûrement pas hésiter à se délecter.
Des économies importantes pour les emprunteurs
La réforme de l’assurance de prêt présente de nombreux avantages pour les emprunteurs. En effet, elle leur permet de faire des économies qui, selon les estimations, varient de 5 000 à 10 000 euros sur le coût final de leur emprunt. Les souscripteurs non-fumeurs âgés de moins de 40 ans et ne souffrant d’aucune maladie grave sont les plus avantagés par cette mesure. Ils ont désormais des arguments solides pour renégocier leur contrat auprès de leur banque ou pour bénéficier de meilleures conditions pour l’obtention de leur emprunt immobilier.
La réforme de l’assurance emprunteur est au grand dam des banques qui assuraient jusque-là 9 contrats de prêt sur 10. Pour pallier ce fait, on pourrait très vite enregistrer des réajustements importants au niveau de leurs stratégies. Elles pourraient par exemple faire des contre-propositions comme des révisions de leurs tarifs ou des augmentations au niveau des garanties. Mais en attendant, les assureurs et les emprunteurs ont de très bonnes raisons de se réjouir.