Dans son dernier rapport publié le 29 avril, la Banque Centrale Européenne, l’institution garante de la politique économique et monétaire de l’UE, a présenté les grandes tendances en matière d’octroi de crédit dans l’ensemble des pays de la zone. Selon les statistiques publiées, le mois de mars 2019 s’est achevé avec une croissance moyenne de 3 % dans l’ensemble du secteur.
Une croissance relative dans tous les sous-secteurs
Au cours du mois de mars 2019, les emprunts accordés aux entreprises industrielles et commerciales et aux ménages européens ont connu une progression de 3,1 %. Cette progression est légèrement en baisse par rapport au mois précédent où elle était de 3,2 %. Mais dans le détail, les choses ne sont pas tout à fait pareilles. En effet, la croissance des emprunts accordés aux entreprises non financières a baissé de 0,3 % par rapport au mois de février. Du côté des ménages, la croissance est également en baisse, mais cette baisse est inférieure à celle enregistrée dans le sous-secteur des entreprises. Elle est de 3,2 % en mars, contre 3,3 % en février.
Le sous-secteur des ménages est maintenu au vert grâce aux crédits à la consommation qui ont augmenté de 6 %, et aux crédits immobiliers qui ont connu une croissance de 3,5 % sur la même période. Ces différentes tendances devraient se confirmer au cours du deuxième trimestre de l’année, car les banques annoncent un assouplissement des conditions d’octroi pour les crédits à la consommation et les prêts aux entreprises. Par ailleurs, l’indicateur de la monnaie au sens large affiche une croissance de 4,5 % en mars, soit une augmentation de 0,2 % par rapport au mois de février.
Des mesures de soutien de la BCE
Afin de contribuer à obtenir un taux d’inflation proche de 2 % sur l’ensemble des pays de la zone euro, la BCE a décidé de repousser l’augmentation de ses taux directeurs à 2020. De plus, elle a annoncé qu’elle octroierait de nouveaux prêts aux banques afin de leur permettre de disposer de la liquidité nécessaire pour financer l’économie. Cette nouvelle opération devrait permettre aux banques secondaires de continuer à octroyer des crédits à bas taux aux ménages et aux entreprises. Pour rappel, les taux appliqués par la BCE aux banques commerciales pour ce type d’emprunt sont négatifs depuis 2015. L’institution continentale mène par ailleurs actuellement, une réflexion pour évaluer la pertinence d’un taux par palier. Mais plusieurs voix s’élèvent déjà pour remettre en cause l’intérêt d’une telle mesure.
Enfin, il faut préciser que toutes ces mesures interviennent dans un contexte où le Vieux continent connaît toujours un ralentissement sur le plan économique. Un ralentissement dû à divers facteurs tels que la baisse des échanges internationaux et la faible demande dans le secteur manufacturier. Autant d’éléments qui ont poussé la BCE à ramener ses prévisions de croissance à 1,1 % pour 2019 et à 1,6 % en 2020. Les prévisions initiales étaient de 1,7 % sur ces deux années. L’institution a toutefois maintenu ses prévisions à 1,5 % pour 2021.